vendredi 23 mars 2012

mercredi 21 mars 2012

Heures sanglantes

"L'un n'ose plus être candidat, l'autre ne se prive pas d'être le président qu'il se doit par ailleurs d'être. On peut deviner qui apprécie le plus cette pose, oh pardon, pause."
Hervé Le Tellier - Lemonde.fr

mardi 20 mars 2012

La Une de Libération - mardi 20 mars 2012

Pour respecter l'équité du temps de parole pendant la campagne électorale

Un article lu sur Lefigaro.fr, que je vous livre ici dans son intégralité.
Chacun son avis, mais autant le dire tout de suite, je ne partage pas du tout le point de vue de la journaliste.
C'est le point 8, que j'ai trouvé le plus croustillant, car il me concerne à plus d'un titre : il donne une idée d'une politique culturelle vue par la droite... N'oubliez pas de tirer la chasse d'eau en sortant !...

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20 pistes pour baisser la dépense publique

Par Sophie Roquelle Mis à jour le 16/03/2012 à 18:40 | publié le 15/03/2012 à 18:33

Dans un pays où un emplois sur quatre relève de la sphère publique, il est plus facile d'annoncer des hausses d'impôts que de revoir le train de vie de la «maison France»... Voici quelques pistes d'économies au banc d'essai.
FAIRE MAIGRIR L'ÉTAT

1. Geler les rémunérations des fonctionnaires

Avec 285 Mds€, les traitements et retraites de la fonction publique sont le premier budget de l'État. Même si le «point d'indice» (qui sert de référence aux augmentations générales) est gelé cette année pour la deuxième année consécutive, les rémunérations des agents progresseront quand même de 2 à 3% en 2012, selon la Fondation Ifrap (libérale). Et ce, grâce à l'ancienneté, aux hausses catégorielles, à la revalorisation des petits traitements. Or, contrairement à une idée reçue, le public est déjà mieux loti que le privé . L'Ifrap prône donc un vrai gel.

2. Poursuivre le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite

En cinq ans, cette mesure a rapporté 7 Mds€, dont la moitié a été réinvestie dans l'État sous forme de revalorisations salariales. Tout relâchement aurait des effets désastreux même si, les retraites des baby-boomeurs étant pour l'essentiel derrière nous, il faut s'attendre à des départs moins nombreux à partir de 2013. Le «un sur deux» fera économiser entre 800 et 970 M€/an entre 2011 et 2013, selon la Cour des comptes, qui suggère qu'à l'avenir une moindre somme soit rétrocédée aux fonctionnaires sous forme de hausses salariales.

3. Appliquer le «un sur deux» à tous les opérateurs publics

Ils sont près de 600, emploient 375.000 personnes et ont été épargnés par les ciseaux de Bercy. Le «un sur deux» ne leur est appliqué que depuis 2011. Et encore: ceux qui dépendent de l'Enseignement supérieur et de la recherche (58% du total) en sont exemptés. Ils en ont donc profité pour augmenter leurs effectifs (+1,5% en 2010)! Peuvent-ils rester éternellement en dehors de la norme?

4. Accélérer les cessions immobilières

Palais coûteux à entretenir et inadaptés au fonctionnement d'une administration moderne, immeubles de bureaux vides, casernes désertes... L'État a vendu pour 500 M€ de bâtiments en 2010. Il reste de quoi faire (la liste contient encore 1700 locaux) et il faut accélérer le tempo. Il faut surtout affecter une part plus élevée du produit des cessions au désendettement (15% aujourd'hui). N'oublions pas les belles résidences de la diplomatie française à l'étranger: certaines valent plusieurs dizaines de millions d'euros.

La France consacre 6% du PIB à l'Éducation
La France consacre 6% du PIB à l'Éducation Crédits photo : MELANIE FREY/Le Figaro Magazine

5. Regrouper les établissements scolaires

La France en compte deux fois plus que l'Allemagne pour une population scolaire moins nombreuse. Résultat, les coûts administratifs représentent 5% de la dépense Education chez nous contre 1,3% outre-Rhin, selon les calculs de l'Institut Thomas More. Mieux vaudrait des établissements moins nombreux (primaire et collèges surtout) et plus grands avec un solide réseau de transports scolaires. Les réactions épidermiques des parents dès qu'un recteur veut supprimer une classe en milieu rural montrent la difficulté de la tâche. Cela ne pourra se faire que dans le cadre d'un plan global.

6. Réduire les allègements sur les bas salaires

Très coûteuses (40 Mds€) et peu efficaces pour l'emploi, ces aides sont de plus en plus sur la sellette. Terra Nova, think-tank proche du PS, propose de revoir les exonérations sur les bas salaires, car, pour son directeur Olivier Ferrand, «elles n'atteignent pas leur objectif parce qu'elles ne touchent pas les ouvriers de l'industrie, les plus exposés à la mondialisation, qui gagnent autour du salaire médian. Elles concernent surtout les emplois peu qualifiés du BTP et de l'hôtellerie-restauration, préservés de la mondialisation». Ferrand propose de les «redéployer».

7. Diminuer les concours aux collectivités locales

Une baisse de 15% sur trois ans économiserait près de 9 Mds€. En Grande-Bretagne, David Cameron a entrepris de réduire d'un quart sur quatre ans les dotations aux collectivités. Le Canada est allé encore plus loin en les réduisant de moitié! En France, une réduction autoritaire de la DGF serait le seul moyen d'obliger les collectivités, qui ont recruté à tour de bras ces dernières années, à s'assagir. La lutte contre les déficits est «une oeuvre collective», leur a rappelé François Fillon mi-février.

8. Recentrer les subventions aux associations

Elles touchent 30 Mds/an d'argent public (État, collectivités locales...), selon l'Ifrap. Si beaucoup sont utiles - elles financent notamment l'aide aux personnes, les crèches, les fédérations sportives... -, on peut gagner quelques milliards en recentrant l'aide sur quelques secteurs clés, le social par exemple, et en demandant aux philanthropes du privé de prendre le relais, à la manière anglo-saxonne. Est-ce à l'État de financer des spectacles de marionnettes ou à une Région de subventionner des syndicats?
Enrayer la hausse des préstations sociales

9. Plafonner les indemnités chômage

Explosif! A l'UMP, Pierre Méhaignerie, Bruno Le Maire l'avaient timidement évoqué l'an dernier avant d'être priés de se taire. A gauche, Terra Nova y est favorable, certains syndicats - la CGT, notamment - n'y sont pas hostiles à condition qu'on ne touche qu'aux cadres. La France est le seul pays à offrir à la fois une indemnisation jusqu'à 6000 €/mois et une durée de deux ans (trois pour les plus de 50 ans) En Allemagne, l'indemnisation est plafonnée à 2200€, en Espagne à 1400€, en Italie à 1000€. La durée est aussi plus courte (un an en Italie, deux en Allemagne et en Espagne). Sur 30 Mds€/an d'allocations, un plafonnement à 4000€/mois entraînerait une économie de 370 M€, selon les calculs de l'Unedic. Beaucoup plus si on s'alignait sur le régime allemand.

10. Plafonner les aides aux ménages

Pour tenter d'enrayer l'inexorable montée des aides aux ménages (30 Mds€ en 2011), certains à droite (à l'UMP, entre autres) proposent de les plafonner. Puisqu'elles ne sont pas imposables, l'idée est que le total des aides de l'État, des collectivités et des organismes sociaux perçues par un ménage (RSA, aide au logement, au chauffage, à la cantine des enfants, etc.) ne puisse pas dépasser le niveau auquel on entre dans le barème de l'impôt sur le revenu (6000€/an de revenu imposable pour une part). Cela suppose une clarification du maquis d'aides que reçoivent les foyers. Les députés UMP proposent que, comme en Belgique, toutes les prestations figurent sur une carte à puce à la manière de la carte Vitale pour la santé. Un bon moyen aussi de lutter contre les fraudes.

11. Repenser la politique familiale

C'est la grande idée de François Hollande: il a d'abord pensé supprimer purement et simplement le quotient familial et le remplacer par un crédit d'impôt. Avec cet argument choc: ne touchant pas les foyers non imposables, il favorise les ménages aisés. Les enfants de pauvres n'auraient-ils pas la même valeur que les enfants de riches? Bercy a aussitôt pondu une note pour prévenir des conséquences de l'affaire: la mesure Hollande transférerait 3,50 Mds € des 50% les plus riches vers les 50% les plus pauvres. A moins qu'elle ne soit utilisée aussi pour faire des économies. Tollé des associations familiales: pourquoi casser ce qui marche depuis soixante-dix ans? Le candidat PS a reculé: s'il est élu, les plafonds du quotient seront «modulés». En clair, rabotés.

12. Mettre sous conditions de ressources les allocations familiales

Ce n'est pas prévu à ce jour par le candidat PS. Il est vrai que Lionel Jospin, qui l'avait fait en 1997, avait été obligé d'y renoncer dix mois plus tard face à la contestation. Mais l'idée pourrait refaire surface si la gauche gagne (Arnaud Montebourg l'a proposé lors de la primaire). Seule certitude, elle rapporterait gros: en 1997, où les allocations familiales avaient été abrogées au-delà de 25.000 F/mois (3800€), l'économie avait été de 6 MdsF (près d'1 Md€).

13. Mettre fin au cumul allocations familiales / supplément familial des fonctionnaires

Le saviez-vous? Les agents payés par l'État (fonctionnaires et contractuels) touchent un supplément familial de traitement en sus des allocs. Le système est très généreux: le supplément est versé dès le premier enfant et proportionnel au salaire (plafonné). La Cour des comptes chiffre le dispositif à 1,30 Md€/an et demande qu'on y mette bon ordre. Les syndicats sont d'accord, à condition que soit forfaitisé cet avantage en s'alignant sur le plus élevé. Ben voyons! La logique serait de demander aux agents - au minimum pour les nouvelles recrues - de choisir entre allocations et supplément.
Réduire les dépenses de santé

14 Introduire des franchises

Beaucoup, à gauche comme à droite, y réfléchissent. Le think-tank Terra Nova préconise «une dose de solidarité, en instaurant une franchise maladie en fonction des revenus pour la médecine de confort, jusqu'à 1000 euros par an. L'hôpital resterait remboursé intégralement». L'Institut Montaigne (libéral) a planché sur un système voisin: une franchise pour les médicaments et une autre pour les consultations, le reste étant entièrement pris en charge par la Sécu. En Suède, la franchise est de 200€ pour les médicaments et 100€ pour les consultations. En Belgique, il existe cinq tranches en fonction des revenus; en Allemagne, le taux de franchise est aussi fonction des revenus.

15. Définir un panier de soins

C'est la proposition phare de l'Institut Montaigne: gouvernement et partenaires sociaux définiraient un panier de soins intégralement remboursés par la Sécu. Le reste (optique, soins dentaires, cures thermales, etc.) serait pris en charge par les assurances complémentaires. Pour Montaigne, c'est la garantie d'une meilleure gestion, «plus active». Bref, d'un meilleur contrôle des coûts.

16. Lutter contre la surconsommation de médicaments

Nous sommes les plus gros consommateurs d'Europe: 114€ par tête, selon l'Assurance-maladie. C'est 7€ de plus que les Suisses, 20€ de plus que les Espagnols et deux fois plus que les Britanniques! En cause: notre passion pour les antidépresseurs et les antibiotiques, les mauvaises habitudes des médecins qui ont l'ordonnance facile et notre méfiance à l'égard des génériques, moins chers. Pour les seuls antiulcéreux et anticholestérol, nous ferions économiser 1 Md€ à l'Assurance-maladie en consommant autant de génériques que les Allemands.

Les Français sont les premiers consommateurs de médicaments d'Europe.
Les Français sont les premiers consommateurs de médicaments d'Europe. Crédits photo : Patrick ALLARD/REA/Patrick ALLARD/REA

17. Revoir la liste des affections de longue durée (ALD)

Une trentaine de maladies au long cours (diabète, cancer, AVC...) sont prises en charge à 100% par la Sécu. Avec le vieillissement de la population, les ALD explosent: 9 millions de patients pour 78 Mds€ en 2011. Des économies ont été faites depuis deux ans (moins de prises en charge à 100%, moins de transports sanitaires gratuits) mais d'autres, plus douloureuses, sont nécessaires. Pour la Cour des comptes, il faut «réviser» la liste. En clair, la réduire.

18. Réserver l'aide médicale d'État aux soins d'urgence

Marine Le Pen propose de supprimer complètement l'AME. C'est oublier que les sans-papiers resteront, serment d'Hippocrate oblige, soignés aux frais de la Sécu pour leurs graves pathologies et les femmes, pour leurs grossesses. Mais devant l'explosion du coût de l'AME (plus de 650 M€/an), certains à l'UMP - la Droite populaire - souhaitent qu'elle soit réservée aux seuls soins d'urgence. Son coût en serait réduit de moitié, a calculé l'Institut Montaigne.

19. Des hôpitaux moins nombreux mais plus grands

Là aussi, comme pour l'école, il faut faire une croix sur l'idée qu'on se fait soigner tout près de chez soi. Selon l'Institut Thomas More, qui a comparé notre système à celui de l'Allemagne, nous avons moins de lits mais plus d'hôpitaux que nos voisins d'outre-Rhin. Résultat: un coût de fonctionnement plus élevé. Il faut donc impérativement revoir la carte des hôpitaux.

20. Multiplier les opérations en ambulatoire

Seul un tiers des opérations sont effectuées dans la journée en France, contre 80% en Grande-Bretagne. Beaucoup de petites chirurgies ne nécessitent aucun séjour à l'hôpital: encore un quart des patients opérés de la cataracte passe la nuit à l'hôpital. Un taux qui pourrait être très largement réduit.

lundi 19 mars 2012

Live



C'était en direct, lundi 19 mars à 21 h... et c'était bien !

mercredi 14 mars 2012

How to make it in America

Générique :
Musique : Aloe Blacc - I Need A Dollar

Voilà une petite série éphémère (deux saisons de 8 épisodes de 30 minutes), sans prétention, mais qui offre de belles images de new yorkais et de la très belle ville de New York. La bande son vaut également que l'on s'y attarde.
Elle a été diffusée sur HBO et sur le réseau Orange en 2010 et 2011.
Synopsis :
Le parcours de deux jeunes hommes de 26 ans essayant de trouver le chemin du succès dans la mode, déterminés à accomplir leur rêve américain. Voulant de se faire un nom à New York, Ben Epstein et son partenaire Cam Calderon se servent de leur connaissance de la rue et de leurs relations pour lancer une ligne de jeans appelée "Crisp", avec l'aide de leur ami Domingo Dean et du cousin de Cam, Rene, ex-détenu qui tente de se racheter une conduite dans le business des boissons énergisantes en montant une nouvelle marque du nom de Rasta Monsta.

lundi 12 mars 2012

Une (petite) leçon d'économie de la culture

Je sais, ça fait deux gros mots dans une seule phrase ;-) mais cela ne vous prendra que 4 minutes, la vidéo est très bien faite et parle de la culture comme on devrait le faire plus souvent, notamment en cette période de campagne électorale.
Elle complète utilement le texte de Jérôme Clément posté précédemment.

Si la vidéo est capricieuse sur le blog, retrouvez la sur le site Lemonde.fr

samedi 10 mars 2012

A lire obligatoirement

La culture et la crise

Point de vue | LEMONDE.FR | 02.02.12 | 13h24
par Jérôme Clément, ancien président d'Arte


La place de la culture dans la société libérale et démocratique a toujours été controversée : rappelons-nous le débat sur l'exception culturelle et l'époque – les années 90 – où les négociations du GATT voulaient inclure la culture dans la liste des marchandises à libéraliser. Pourquoi ? Parce que pour les libéraux imbus de l'idéologie d'un capitalisme triomphant, seul le marché libre de toute entrave permet d'assurer le progrès économique et le bien-être – bonheur – collectif. En 1993, il s'en est fallu de peu qu'elle ne devienne une marchandise comme les autres, soumise à la loi du marché. Il fallait abolir toutes les politiques nationales de soutien à la culture parce qu'elles nuisaient à la libre concurrence. A ce jeu, les plus forts gagnent. Les faibles sont écrasés.

La culture est suspecte à un double titre : elle coûte cher – aides de l'Etat, des collectivités locales, des mécènes -, rapporte peu et crée des troubles, de l'agitation, pose des questions provocatrices dont on n'a pas besoin quand il faut se rassembler. La banaliser, coup double pour les conservateurs : on récupère de l'argent, et on fait taire les séditieux. Maurice Druon, ministre de la culture dans les années 70, avait, d'une formule, résumé la situation : "La sébile d'une main, le cocktail Molotov de l'autre." Les conservateurs ne veulent ni de l'une, ni de l'autre.

La tentation de réduire la culture au silence existe aujourd'hui dans certains pays d'Europe, le pire étant la Hongrie, régime virant au totalitarisme. On menace la presse, la radio, la télévision, puis les intellectuels et les "culturels" et, enfin, les libertés démocratiques, schéma classique et éprouvé. Le plus étonnant est le silence de la communauté européenne, au sens propre du terme, depuis le début de ces actions. Elle se taisait aussi en Europe dans les années 30. La Hongrie est un cas extrême, heureusement, même si l'Italie de Berlusconi a été désastreuse également. Reste que la culture en période de crise est menacée. La Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l'Espagne et l'Italie sacrifient actuellement beaucoup de leurs actifs culturels, au nom de l'orthodoxie budgétaire.

Pourquoi dépenser pour ce qui apparaît, somme toute, comme secondaire ? A quoi servent les créateurs en période de crise ?

Après 1989 et la chute du mur, les sociétés modernes ont cru avoir trouvé la martingale du bonheur collectif dans l'alliance entre démocratie et libéralisme. Le communisme mort, ne restait qu'un grand marché. Richesse et bonheur assurés. Certes, cela posait la question centrale – et qui réapparaît aujourd'hui – du rôle de l'Etat. Les plus ultras voulaient son affaiblissement, voire sa disparition, ce qui pose la question du ministère de la culture, inutile survivance d'une époque où l'Etat représentait encore l'intérêt général et assumait fièrement son rôle de service public. Des "agences" pourraient faire l'affaire. Privatisations, appels aux entreprises privées pour le mécénat, transfert de charges, réduction des moyens, l'époque était au triomphe des banques. Las ! C'était oublier la spéculation, la cupidité, ou plus simplement que l'homme n'est pas naturellement bon ni juste. Il aurait même de fâcheuses tendances à l'inverse.

Patatras ! Tout s'effondre. Et dans les incohérences actuelles, on voit bien que la question de l'Etat est centrale. Faut-il le réintroduire dans le jeu, au risque de briser les dogmes libéraux, pour réguler les banques, mettre un peu d'ordre, reparler – un peu – de l'intérêt général, le moins possible toutefois pour ne pas perturber le jeu des forces économiques ? Faut-il, au contraire, lui redonner un rôle central dans la conduite des affaires du pays ?

Pour la culture, la question est décisive. Que feront les créateurs sans des moyens de travail et d'expression ? Comment faire vivre des théâtres, produire des spectacles, si l'Etat n'a pour seule réponse que de réduire les moyens ? Et la lecture ? et l'apprentissage de la musique ? indispensables dès le plus jeune âge pour réduire les inégalités et donc les chances d'accéder à une place dans la société, à l'heure où celles-ci s'accroissent et où une partie de la population s'appauvrit. Oui, contrairement à ce qu'affirment les libéraux qui se sont livrés avec délectation aux mains des financiers, l'Etat est nécessaire, en particulier pour protéger les faibles, et assurer la justice, la solidarité et la fraternité.

Pour la Gauche, la culture est une priorité absolue. Elle doit l'affirmer avec force. Parier sur l'intelligence, la création, remettre en cause les idées reçues est un pari non pas fou mais indispensable. Devant la faillite des élites et des pseudo-maîtres à penser économistes qui nous ont trompés, il faut remettre les fous au cœur de la société, ceux qui disent mieux que les conseillers la vérité au Roi et aux citoyens. Parce qu'ils sont libres, qu'ils n'ont pas peur de déranger et qu'on doit les écouter. L'imagination au pouvoir non seulement pour faire plaisir à quelques intellectuels ou aux artistes, mais surtout au peuple qui se précipite dans les musées, les cinémas, les théâtres – les statistiques de 2011 le prouvent – pour se distraire certes, mais aussi réfléchir et y trouver là plus de réconfort et d'idées qu'ailleurs. L'Etat et les collectivités locales doivent être les garants dans un pacte à établir par des contrats entre eux. Un pays l'a compris, la Suède qui augmente ses crédits pour la culture. Un autre le pressent, l'Allemagne qui suit le même chemin. En France, les menaces s'accumulent. Or, plus que jamais nous avons besoin des artistes, des intellectuels, des écrivains et des auteurs.

La culture doit faire à nouveau totalement irruption dans la politique. Le débat des présidentielles ne doit pas porter que sur la fiscalité ou la répartition des charges sociales. En 1981, François Mitterrand a gagné l'élection en prenant des positions courageuses sur la peine de mort, mais aussi sur la culture. La crise actuelle est d'abord une crise de notre façon de penser, qu'il s'agisse de la gestion de la planète, ou de l'économie, ou de notre façon de vivre ensemble. Il faut ouvrir les fenêtres, accueillir ceux qui viennent d'ailleurs, et non les exclure comme des criminels, organiser des débats, penser autrement. La référence à l'histoire, à l'art, l'imagination sont plus que jamais nécessaires, pas seulement pour se faire plaisir – le beau aide toujours - mais parce que c'est utile.

D'ailleurs, pourrais-je dire qu'en plus c'est souvent rentable ? Nous savons que les investissements culturels peuvent aussi avoir des effets bénéfiques sur l'économie (Bilbao, le musée Pompidou à Metz, le projet du Louvre à Lens, etc.). La culture est un atout majeur pour l'économie française. Pourquoi cet afflux mondial de touristes sinon pour admirer nos villes, nos monuments, voir nos films, goûter notre art culinaire. Nous disposons d'un savoir-faire et d'une tradition universellement reconnus.

Mais mon propos va au-delà de cette analyse. Dans les crises, le repli, le nationalisme, l'exclusion, la violence sont là, prêts à resurgir et, à terme, déboucher sur la guerre.

La seule façon de conjurer cette menace est de faire l'inverse et d'affirmer clairement l'appel à l'intelligence, la création, la recherche, la culture, faire circuler de l'air dans les discours et de l'audace dans les actes. Vite, vite, on étouffe !

© Lemonde.fr

samedi 3 mars 2012

Emotion...

Vendredi 2 mars 2012, le comédien Gérard Rinaldi est mort vendredi 2 mars à l'hôpital de Briis-sous-Forge dans l'Essonne des suites d'une longue maladie.

L'artiste, qui avait 69 ans, s'était fait connaître en créant le groupe musical Les Problèmes, qui avait lancé le chanteur Antoine au plus haut de la scène musicale yéyé française. Mais c'est en 1966 qu'il connaît un grand succès populaire avec le groupe humoristique Les Charlots.



Le groupe tourne pour le cinéma des comédies dans les années 1970 et 1980, dont plusieurs sous la direction de Claude Zidi.

En 1987, Gérard Rinaldi incarne un vétérinaire marié à un médecin de ville dans la série télévisée "Marc et Sophie".

Gérard Rinaldi a joué dans une vingtaine de films entre 1970 et 2002, dans une dizaine de pièces, ainsi que dans une trentaine de téléfilms. Il a également doublé la voix d'acteurs de programmes télévisés anglo-saxons comme NCIS : Enquêtes spéciales, New York Police Blues, et fut celle de Dingo, de Walt Disney, et des personnages de Charles Montgomery Burns et de Krusty le Clown, dans Les Simpson.

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Les charlots mousquetaires, le grand bazar ; des films qui ont marqué mon enfance !

jeudi 1 mars 2012

Oh oh oh oh, I got a love that keeps me waitng...

J'en remets encore une couche de Black Keys, avec le clip des gagnants du concours des Inrocks (dont l'objet était de proposer sa propre version du clip - génailissime, je l'ai déjà dit, mais j'insiste - de la chanson Lonely boy.