mardi 31 décembre 2013

Nothing changes on New Year's day ?

Sortie en janvier 1983...

All is quiet on New Year's Day
A world in white gets underway
I want to be with you
Be with you night and day
Nothing changes on New Year's Day
On New Year's Day

I will be with you again
I will be with you again

Under a blood red sky
A crowd has gathered in black and white
Arms entwined, the chosen few
The newspapers says, says
Say it's true it's true...
And we can break through
Though torn in two
We can be one

I...I will begin again
I...I will begin again

Oh...
Maybe the time is right
Oh...maybe tonight...

I will be with you again
I will be with you again

And so we're told this is the golden age
And gold is the reason for the wars we wage
Though I want to be with you
Be with you night and day
Nothing changes
On New Year's Day
On New Year's Day


samedi 9 novembre 2013

Liberté de la presse à Château-Gontier ?

 Article lu sur le site Mediapart.fr

 

Château-Gontier, «terre de journalisme» quand cela arrange le maire

Jusqu’au 30  novembre, le Pays de Château-Gontier (Mayenne) organise un festival du journalisme, baptisé Press’tiv@l Info (anciennement Planet info, issu du Scoop d’Angers), auquel Mediapart est invité. Publiquement, la commune organisatrice affiche haut et fort son soutien à la liberté de la presse. Mais lorsque la Ville est concernée, il n’est plus question d’investigation. Récit d’une réalité journalistique locale vécue de l’intérieur, où la pression municipale influence le contenu du journal Ouest-France des semaines durant, aux dépens de l’information du lecteur.

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« Un nouveau regard sur le journalisme ». Voici les mots de présentation de Press’tiv@l Info, le festival du journalisme de Château-Gontier. En arrivant dans cette sous-préfecture d’environ 12 000 habitants du Sud-Mayenne, je ne m’attendais pas à une telle nouveauté.
Mon contrat pour Ouest-France Château-Gontier a commencé le 1er septembre 2012, pour s’achever le 30 avril dernier. C’est la cinquième agence pour laquelle je travaille en tant que journaliste au sein du premier quotidien de France, depuis juin 2011. Jusque là, en quatorze mois de collaboration, je ne déplore ni altération particulière de sens, ni erreurs factuelles majeures dans les pages du journal. S’il a fallu parfois insister pour qu’un sujet passe, toutes mes propositions ont donné lieu à parution.
Mais à Château-Gontier, je m’apprête à vivre un « nouveau regard sur le journalisme », qui infiltrera le contenu même du journal.
Dès septembre, je rencontre Jean-Marie Mulon, ancien journaliste, « délégué général » de Press’tiv@l Info. Il est aussi directeur de cabinet de Philippe Henry (maire de Château-Gontier, président de la communauté de communes, vice-président du Conseil général de la Mayenne, candidat aux dernières législatives).
Très vite, je remarque que Jean-Marie Mulon a une drôle de façon de respecter notre souveraineté éditoriale. Il évoque par exemple, le 25 septembre 2012 par mail, le contenu d’un second « papier de la mi-octobre » sur un sujet en cours de traitement (paru le 27 septembre), avant même de savoir si nous avions l’intention d’écrire à nouveau sur le sujet ou pas.

Pression téléphonique

Cette façon de faire, inoffensive, en est vite venue au stade des pressions directes, dès les premiers articles ne convenant pas à la mairie.
Entre octobre et janvier dernier, le maire de Château-Gontier Philippe Henry et son directeur de cabinet Jean-Marie Mulon ont ainsi appelé au moins trois ou quatre fois le directeur départemental de Ouest-France en Mayenne, Arnaud Bélier, à propos d’articles qui ne leur plaisaient pas : problème de réception télévisuelle concernant 200 à 250 foyers castrogontériens, déséquilibre entre Nord et sud Mayenne dans l’offre de studios de répétition de musique, etc. Tous ces appels, qui concernent des articles que j’ai rédigés, ont été effectués à mon insu, Arnaud Bélier m’en ayant informé à chaque fois dans la foulée. Seul un appel était pleinement justifié, entraînant les rectifications nécessaires dès le lendemain.
Les autres appels n’avaient qu’un but : faire pression pour le contrôle des informations. À chaque sujet déplaisant, c’est la même méthode de pression qui a été utilisée, l’appel au supérieur hiérarchique du journaliste.
Faut-il préciser qu’il n’y a que deux journalistes à Ouest-France (et heureusement de nombreux correspondants) pour couvrir l’actualité du secteur de Château-Gontier, soit environ le tiers du département ? Que Ouest-France est le seul quotidien sur place, avec un « taux de pénétration » dans les foyers du Sud-Mayenne de plus de 30% ? Autant dire que l’influence sur le travail de l’un ou l’autre de ces deux journalistes pèse un certain poids sur l’information locale.
Jusqu’en janvier, ces pressions n’ont pas eu d’incidence sur nos publications. Dans un mail du 10 janvier, Arnaud Bélier me réaffirme d’ailleurs que « nous n’avons pas à nous plier à telle ou telle injonction de la municipalité. Je vais le redire à JM [Jean-Marie] Mulon. » Pendant mes premiers mois d’activité à Château-Gontier, Ouest-France s’en est ainsi rigoureusement tenu à sa mission : informer, indépendamment des pressions. Que cela plaise ou non.

La mairie ne répond plus

Début janvier, je souhaite faire un sujet sur l’absentéisme des conseillers municipaux, car je remarque que quatre d’entre eux sont systématiquement absents et non représentés depuis au moins un an (on peut être absent mais déléguer son pouvoir). Faut-il les remplacer ? Y a-t-il des délégations à réorganiser ? Les questions se posent. Et comme tout le monde, les Castrogontériens ont le droit de savoir ce que l’on fait de leur vote.
Me faisant indiquer par mail qu’il ne « souhaitait pas s’exprimer sur le sujet » suite à ma demande, le maire Philippe Henry a passé un nouvel appel au directeur départemental d’Ouest-France, Arnaud Bélier, toujours à mon insu, pour empêcher la parution du sujet. Philippe Henry était furieux, allant jusqu’à employer la menace (selon ce que m’en a dit Arnaud par téléphone), alors même que mon enquête n’en était qu’à ses débuts. Arnaud me confirme par mail qu’il a encore une fois dû faire valoir l’indépendance du journal contre les pressions. « J’avais envoyé un mail à [Jean-Marie] Mulon sur le mode : on écrit ce qu’on veut dans le journal et ne critique pas un article alors même que nous n’avons rien publié. »
À partir de janvier, la mairie a refusé de répondre à toutes mes demandes d’interview ou de renseignement sans exception pendant plusieurs mois jusqu’à mon départ sur quelque sujet que ce soit (conseil municipal, diagnostic santé du territoire…), refusant par là même que ses administrés puissent être informés sur des actualités ou des décisions les concernant.
À deux reprises, d’abord le 23 décembre 2012 de visu puis le 10 janvier 2013 par écrit, le maire a ignoré mes propositions de rendez-vous restées ouvertes jusqu’à mon départ, dont le but était d’apaiser nos relations tout en lui expliquant ce que sont les prérogatives d’une presse libre et indépendante.

Ouest-France Château-Gontier censure "temporairement"

À propos de l’absentéisme au Conseil municipal, contrairement aux mois précédents, Arnaud n’a pas défendu ma liberté d’investigation. D’habitude attaché à défendre la liberté de la presse et la possibilité de traiter de tout sujet contre la censure et indépendamment des pressions, il m’a renvoyé cette fois à la décision et à la responsabilité de la chef d’agence à Château-Gontier, qui s’était prononcée pour qu’on ne traite pas le sujet. La composition du conseil municipal doit être oubliée « temporairement » pour « apaiser le climat de tension avec la mairie », malgré le caractère public évident du sujet, au détriment de l’information du lecteur et de son droit à connaître les changements et la vie du conseil municipal.
Tandis que les sujets sans enjeu démocratique particulier ou de faible plus-value locale se trouvent régulièrement en première place (naissance du premier bébé de l’année, apprendre à faire une lettre de motivation, etc.) ou sont développés plus que de raison (course de fond de la ville faisant la Une locale le 1er décembre le 17, le 27, le 30 et le 31 décembre, carnaval annoncé le 1er novembre, le 21 mars, le 11 mai, le 25 mai), les questions relatives à la composition du conseil municipal ne seront jamais abordées.

Éviction d’un Conseil municipal où une opposante parle de « dictature »

Quelques semaines après (le lundi 28 janvier, pendant une période de travail de la chef d’agence), Ouest-France a été évincé, sans être prévenu, du conseil municipal de Château-Gontier, contre tous les usages, évidemment à nouveau au détriment de l’information des Castrogontériens.
Seuls France Bleu Mayenne et le Haut-Anjou, hebdomadaire local, étaient donc présents pour couvrir le budget 2013 de Château-Gontier. À l’occasion de ce conseil, la conseillère d’opposition Bernadette Perrot (UMP) a décidé de briser le silence. Dénonçant le déni de démocratie du maire, cette dernière va jusqu’à évoquer une « dictature ». France Bleu Mayenne et le Haut-Anjou ont relayé, bien entendu, ces mots sans ambiguïté dans leurs éditions respectives. Ouest-France s’en abstiendra.
Apprenant le lendemain l’éviction de ce Conseil, Arnaud Bélier joint Philippe Henry par téléphone. Les deux hommes ont finalement trouvé un terrain d’entente. Ouest-France a pu rattraper les informations sur le budget avec un rendez-vous mercredi 30 janvier au matin, mais n’a mentionné ni l’éviction, ni le coup de gueule de Bernadette Perrot dans son article paru le jeudi 31 janvier.

L’obstacle à l'information du public se banalise

Le 4 février, nous nous sommes réunis Arnaud, la chef d’agence et moi pour évoquer l’ensemble de ces difficultés. Arguant du fait qu’on « ne peut pas se couper d’une source d’informations comme la municipalité dans une petite ville », Arnaud a choisi de « respecter » les choix de la responsable d’agence d’éviter certains sujets. Comme il me l’avait écrit par mail le 10 janvier : « Il y a une seule responsable à Château-Gontier. Et si elle dit : on ne traite pas, ou il vaut mieux attendre, sa décision l’emporte. »
L’attitude du maire et les choix de Ouest-France qui en ont découlé ont significativement altéré le débat, la libre expression, l’exhaustivité de l’information et son enjeu démocratique :
- interdiction par ma chef de traiter le sujet de l’absentéisme au conseil municipal (et a fortiori de tout sujet risquant d’entraîner des « tensions » avec les élus)
- silence sur l’éviction au Conseil du 28 janvier (ainsi bien sûr que sur toutes les pressions de la mairie) et sur le coup de gueule de Bernadette Perrot
- absence de réponse à mes demandes d’informations et de rendez-vous auprès du maire pendant plusieurs mois, jusqu’à mon départ
- parole des opposants au projet de rocade Nord de Château-Gontier passée sous silence pendant plusieurs mois puis modifiées (dans mon interview du 11 avril) par la chef d’agence car jugées trop sévères à l’égard du maire
- attente interminable (plus de 70 jours, une éternité pour un quotidien) pour faire passer un simple sujet de débat sur les trois panneaux lumineux d’information de la ville.

Quand le discours remplace les faits

À force de ne plus confronter les paroles aux faits (par facilité ? par peur ?), le discours (relayé par le maire) a parfois pris le pas sur la réalité dans les colonnes de Ouest-France. Le train de fret n’est pas tout à fait revenu après 44 ans d’absence à Château-Gontier, comme titré le 8 avril par la responsable d’agence. En effet, les voies étaient utilisées (donc préservées !) par l’entreprise Maisonneuve, comme je le précise dans un nouvel article daté du 30 avril.
L’entreprise Canisciences déménage certes sur un site mis à disposition par les élus locaux. D’après la direction de cette société, cela doit permettre une extension et d’éventuelles embauches futures, explique-t-elle avant un conseil municipal présidé par Philippe Henry. Dans son papier du 28 mars, la responsable d’agence relaie le contenu des échanges entre dirigeants et élus locaux, satisfaits de ce déménagement. Mais aucune mention n’est faite des sept licenciements en cours chez Canisciences (avec proposition de reclassements), non évoqués en conseil. Les salariés, non interrogés, avaient pourtant transmis leur inquiétude au journal dès janvier d’une menace sur une partie des emplois… Après le papier du 28 mars, l’un d’eux rappelle le journal, choqué de lire des informations aussi diamétralement opposé à ce qu’il vit, en l’occurrence un licenciement, avec proposition de reclassement à plus d’une heure de chez lui (je signe un nouvel article le 5 avril sur le sujet).
Malgré plusieurs alertes de ma part en début d’année, mes inquiétudes sur ces atteintes répétées à l’indépendance, à l’exhaustivité et à l’intérêt général des informations sont restées sans effet le temps de mon contrat.
Contactés récemment, Arnaud Bélier et la chef d’agence n’ont pas souhaité s’exprimer. Contacté également en début de semaine, et malgré un délai de réponse fixé communément par téléphone, Jean-Marie Mulon, pas plus que Philippe Henry, n’a donné suite à mes appels.

Tanguy PALLAVER
Ancien journaliste en CDD à Ouest-France du 6 juin 2011 au 30 avril 2013 (dont les huit derniers mois à l’agence de Château-Gontier)

samedi 12 octobre 2013

Metallica - Enter Sandman

Y a des vendredis soirs où on regarde la télé et le lendemain matin, on a envie d'ça !




mercredi 18 septembre 2013

lundi 2 septembre 2013

Une belle expérience

Voici une petite vidéo qui décrit un beau de travail de Gilles Porte (réalisation de Quand la mer monte... avec Yolande Moreau) : faire dessiner à des enfants du monde entier leur autoportrait...




C'est à voir en cliquant sur le mot ici, en gras, après les deux points (!!) : ici 

mardi 27 août 2013

lundi 26 août 2013

Dur dur la rentrée II

A afficher au dessus de la machine à café au bureau ! 

mardi 20 août 2013

Dure dure la rentrée

Non mais laissez-moi manger ma banane tout nu sur la plage !

jeudi 21 mars 2013

Sur mes épaules

Une très très belle chanson, un bel artiste...

mercredi 20 mars 2013

Vidéo gogue... by Sanseverino

Vidéo gogue... Un beau concept que j'ai la joie de partager ! Il n'y avait que Sanseverino pour faire ça. Maintenant c'est fait ! A visionner jusqu'au bout bout, car le plan final est juste splendide. 

C'est ICI que ça se passe !


vendredi 15 mars 2013

Papier siouplait !

"Le papier n'est pas mort"J'ai regardé cette vidéo dix fois et j'en ris encore


mercredi 27 février 2013

J'aime bien c'qu'est vieux

Un extrait du nouvel EP de Babel : J'aime bien c'qu'est vieuxAlbum disponible ici.

samedi 23 février 2013

Les Béruriers sont les rois

D'une semaine à l'autre, le (très très) grand écart musical... Bérurier Noir réédite 4 albums sous forme de deux doubles CD... pour ceux qui comme moi n'avaient que les cassettes ! C'est disponible ici.

Pour le plaisir, un grand classique des Bérus, presque un hymne, qui n'a pas tant vieilli... malheureusement :



C'était ça aussi :

Les images diffusées pendant la chanson sont sans intérêt... mais le son bien brut est là.


Ou plus consensuel, et là aussi un grand classique :
guitare, saxo, boite à rythme.

mardi 5 février 2013

Hit and Miss


Bientôt sur Canal +, une excellente série anglaise avec la non moins excellente Chloë Sevigny (qui a joué dans Big Love, une autre belle série) : "Hit and Miss", l'histoire d'une tueuse à gage transsexuelle qui découvre qu'elle a eu un fils avec une ancienne petite amie qui est morte du cancer... 

Avec un pitch comme ça, avouez que ça fait envie !! 

C'est une série écrite par Paul Abbott, connu pour avoir travaillé sur la version américaine de "Shameless" (également diffusée sur Canal +).

C'est toujours mieux que Tiger Lilly sur France 2...


 La bande annonce :
interdit au moins de 12 ans

Et comme toujours, pour en savoir un peu plus, le blog de Pierre Serisier : ici

lundi 4 février 2013

Banshee, la nouvelle série d'Alan Ball

Banshee, la nouvelle série d'Alan Ball, créateur de Six Feet Under et True Blood (excusez du peu !!)
Des muscles, du sang, du sexe... de la bonne série B quoi ! Le premier épisode est vraiment bien... A suivre.


Bande annonce :


interdit au moins de 12 ans

vendredi 1 février 2013

vendredi 25 janvier 2013

Äkta Människor ("les véritables humains")

 Il n'y a pas qu'aux États Unis et en Angleterre où l'on fait de bonnes séries...
 Le Danemark propose les excellentes Borgen et The Killing, et la Suède : Real humans (Akta Manniskor en VO). Cette série est fascinante.
Pour vous en convaincre, lisez l'article de Pierre Serisier. Cette série est visible sur Dailymotion - http://www.dailymotion.com/video/xqjgvr_akta-manniskor-real-humans-s01e01-vostfr_fun#.UP2wFegZGUY - et sera diffusée sur Arte à partir du 31 janvier.
Vous me remercierez plus tard !!!

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7 juillet 2012,  par Pierre Serisier

Real Humans – Humain, presque humain

Une société, parce qu'elle ne cesse de progresser, d'améliorer le quotidien de ses membres, de prendre en charge de plus en plus d'aspects de leur existence, porte-t-elle en elle-même les germes de sa propre destruction ? Sa course vers une remise en cause du toujours plus, du toujours mieux, est-elle vouée à un effondrement, à une défaite de ceux qui ont peu à peu abandonné à des machines les tâches qu'ils accomplissaient autrefois. En renonçant à un minimum de responsabilités n'hypothèquent-ils pas du même coup leur liberté et surtout leur pouvoir de décision ? 

 La série Äkta Människor (Real Humans en anglais) vient de Suède et cela est à peine une surprise. D'abord parce que ce pays, ainsi que le Danemark, est devenu un creuset des fictions télévisées de qualité depuis plusieurs années. Ensuite, parce que les créateurs suédois profitent de ce moyen pour critiquer un modèle social qui fut (et qui demeure) encore un exemple pour le reste de l'Europe. Il fut une période où les éloges ne tarissaient pas sur la "civilité" de la société suédoise, sur son système de protection notamment pour les personnages âgées, les enfants mais également pour les demandeurs d'emploi. On l'enviait. Sans, malgré tout, que personne en Europe occidentale ou du Sud ne s'avise de le copier.

Real Humans pousse à l'extrême la logique de ce système si harmonieux et si avantageux pour chaque individu. Des robots humains ont été mis au point. On ne sait pas quand mais on a depuis longtemps dépassé le stade expérimental pour passer à celui de la grande distribution et l'achat d'un hubot n'est guère plus compliqué que celui d'une voiture. Ces machines humaines accomplissent toutes les tâches rébarbatives que les hommes ne souhaitent plus faire, "afin d'avoir du temps pour eux". En clair: les corvées ménagères, les transports de choses lourdes, les actes répétitifs et bien sûr l'assistance aux personnages âgées. 

On pourrait penser que cette innovation est de nature à favoriser l'émergence d'une humanité plus éclairée, plus encline à apprendre, à se cultiver en profitant de son temps libre, une humanité qui aurait à ce point asservi la machine qu'elle pourrait se consacrer uniquement à vivre en harmonie. Il n'est rien. La bêtise, l'oisiveté et les sentiments haineux demeurent un apanage. En fait, les hubots deviennent la cible de certains hommes: soit parce qu'ils s'en méfient et refusent la place croissante occupée par les machines, soit parce qu'ils les considèrent comme inférieurs et ont sans cesse besoin de leur rappeler une prétendue supériorité.

Là, où les choses se compliquent très sérieusement est lorsque ces hubots se mettent à ressembler aux humains en leur empruntant ce qui ressemble à des sentiments. La frontière devient alors très floue et certains humains n'hésitent pas à entamer une relation de couple avec un hubot.

La série est assez dérangeante et déroutante car elle pose de nombreuses questions sur l'avenir, sur l'image que nous en avons et ce que nous souhaiterions en faire. Elle se montre également inquiétante en raison de la vitesse avec laquelle les innovations sont intégrées dans notre quotidien et combien la résistance au progrès s'est assouplie au point de disparaître avec le temps. Au contraire, le progrès est attendu et souhaité, désormais, voire même anticipé. On veut tous la dernière version de telle ou telle chose.

Real Human est une série de science-fiction, mais pas un récit qui se passe dans un demi-millénaire lorsque les machines auront asservi les hommes et que des autoroutes suspendues serpenteront entre des gratte-ciel de formes bizarroïdes. Non, il s'agit d'anticipation qui se passe demain, pour ne pas dire aujourd'hui. Les protagonistes ne sont pas des héros, mais des gens ordinaires. Ils ne défendent aucun idéal contre aucune menace, puisqu'il n'y a pas de menace. Du moins pas généralisée, en théorie. Plusieurs histoires s'enchevêtrent et la narration est dense, complexe, exigeante.

Tout commence avec l'existence d'un groupe de hubots qui entrent en rébellion. Ils se sont en partie affranchis de la tutelle humaine. Cette contestation pose de manière encore plus explicite la question de la frontière entre l'humain et la machine. Celle-ci est très flou en raison de l'apparence des hubots, en raison de leurs "sentiments", mais aussi en raison de leur utilisation. La ligne de séparation se fait avec la question de leur "fin d'usage" et de leur mise à la casse ou de leur destruction, comme une vieille voiture. Mais là encore, des entreprises ont commencé à "recycler" les hubots pour leur donner une seconde vie ou pour s'en servir à des fins moins avouables (la prostitution). Une nouvelle ligne de partage apparaît: celle de la rébellion. Les hubots se distinguent des humains en ce qu'ils peuvent rejeter le système social: une révolte des esclaves version XXIe siècle.

Cette incertitude va croissante à mesure que l'on avance dans l'histoire et que l'on s'habitue à voir les hubots côtoyer les hommes. Le spectateur se prend peu à peu d'empathie pour eux et s'indigne du traitement qui leur est parfois réservé. Les questions morales sont posées d'une manière très directe qui empêche qu'elles puissent être éludées. La manière de filmer est maligne avec des gros plans sur les visages sans expression des hubots qui réussissent à transmettre ce qu'ils éprouvent par un sourire ou un regard. Ils sont animés au-delà du seul programme qui les habite. 

A voir sans attendre. 

Pierre Serisier 

samedi 12 janvier 2013

Dans l'enfer du jeu !!


L'iPhone 6 sera mieux que l'iPhone 5 !

Avec l'iPhone 6, des soirées diapos 2.0

Lancé en septembre 2012, l'iPhone 5 sent déjà le pâté. La planète geek bruisse d'informations selon lesquelles Apple aurait mis au point son successeur. L'iPhone 6, attendu entre mars et juin, fonctionnerait sous iOS7, une nouvelle version de son système d'exploitation. Bienvenue dans le monde enchanté de l'obsolescence programmée qui nous vend des produits d'avant-garde déjà dépassés. Pigeons technophiles, comptez-vous !
Mais ce n'est pas tout. Le vrai morceau de bravoure de l'iPhone 6 ne se situe pas dans ses entrailles. Il se cache en lieu et place de la petite prise jack qui a disparu de la tranche supérieure du dernier iPhone. A cet endroit précis, la future génération serait équipée d'un pico-projecteur - une diode laser qui transformera l'iPhone en rétroprojecteur portable. Et c'est là que le piège se referme. Car doter tout un chacun d'un vidéo-projecteur de poche utilisable sur n'importe quelle surface, c'est aller au-devant de désagréments certains. Sous couvert d'avancée technologique, Apple se propose de nous projeter des années en arrière, au temps maudit des soirées diapos. Il suffira de dégainer un iPhone 6 pour infliger à ses invités le diaporama de ses vacances aux sports d'hiver. Voire, si l'on se fie au contenu de la galerie photo du propriétaire de smartphone lambda, plus godiche encore.
Dans l'univers professionnel, les dégâts pourraient être pires. Cette cochonnerie de pico-projecteur promet de donner un nouvel élan à l'épidémie de présentations PowerPoint. Il suffira qu'un directeur de projet se saisisse de son iPhone 6 pour infliger - à toute heure et en tout lieu - à ses interlocuteurs une éprouvante série de slides, éventuellement ponctuée d'une citation à la noix attribuée à un coach "internationalement connu". Selon les estimations, il y aurait déjà dans le monde plus de 250 millions de salariés régulièrement exposés contre leur gré à des présentations PowerPoint. Merci, Steve Jobs !

 
Par Jean-Michel Normand - M le magazine du Monde

mercredi 9 janvier 2013

Emouvant flashmob en Espagne


Espagne : un flashmob à Pôle emploi 
Courrier international | 9 janvier 2013

 Même si les embauches liées aux fêtes de fin d'année ont fait diminuer de 1,2 % le taux de chômage de décembre en Espagne, ils sont des milliers à se rendre chaque jour à l'agence pour l'emploi, le visage triste. 

A Madrid, l'équipe de l'émission de radio Carne cruda 2.0 (Viande crue) leur a réservé une surprise sous forme de flashmob : une version revisitée de Here Comes the Sun des Beatles, au beau milieu de l'agence. 

De quoi faire apparaître quelques sourires. Au moins pendant quelques minutes.