vendredi 25 janvier 2013

Äkta Människor ("les véritables humains")

 Il n'y a pas qu'aux États Unis et en Angleterre où l'on fait de bonnes séries...
 Le Danemark propose les excellentes Borgen et The Killing, et la Suède : Real humans (Akta Manniskor en VO). Cette série est fascinante.
Pour vous en convaincre, lisez l'article de Pierre Serisier. Cette série est visible sur Dailymotion - http://www.dailymotion.com/video/xqjgvr_akta-manniskor-real-humans-s01e01-vostfr_fun#.UP2wFegZGUY - et sera diffusée sur Arte à partir du 31 janvier.
Vous me remercierez plus tard !!!

  ---------------------------------------

7 juillet 2012,  par Pierre Serisier

Real Humans – Humain, presque humain

Une société, parce qu'elle ne cesse de progresser, d'améliorer le quotidien de ses membres, de prendre en charge de plus en plus d'aspects de leur existence, porte-t-elle en elle-même les germes de sa propre destruction ? Sa course vers une remise en cause du toujours plus, du toujours mieux, est-elle vouée à un effondrement, à une défaite de ceux qui ont peu à peu abandonné à des machines les tâches qu'ils accomplissaient autrefois. En renonçant à un minimum de responsabilités n'hypothèquent-ils pas du même coup leur liberté et surtout leur pouvoir de décision ? 

 La série Äkta Människor (Real Humans en anglais) vient de Suède et cela est à peine une surprise. D'abord parce que ce pays, ainsi que le Danemark, est devenu un creuset des fictions télévisées de qualité depuis plusieurs années. Ensuite, parce que les créateurs suédois profitent de ce moyen pour critiquer un modèle social qui fut (et qui demeure) encore un exemple pour le reste de l'Europe. Il fut une période où les éloges ne tarissaient pas sur la "civilité" de la société suédoise, sur son système de protection notamment pour les personnages âgées, les enfants mais également pour les demandeurs d'emploi. On l'enviait. Sans, malgré tout, que personne en Europe occidentale ou du Sud ne s'avise de le copier.

Real Humans pousse à l'extrême la logique de ce système si harmonieux et si avantageux pour chaque individu. Des robots humains ont été mis au point. On ne sait pas quand mais on a depuis longtemps dépassé le stade expérimental pour passer à celui de la grande distribution et l'achat d'un hubot n'est guère plus compliqué que celui d'une voiture. Ces machines humaines accomplissent toutes les tâches rébarbatives que les hommes ne souhaitent plus faire, "afin d'avoir du temps pour eux". En clair: les corvées ménagères, les transports de choses lourdes, les actes répétitifs et bien sûr l'assistance aux personnages âgées. 

On pourrait penser que cette innovation est de nature à favoriser l'émergence d'une humanité plus éclairée, plus encline à apprendre, à se cultiver en profitant de son temps libre, une humanité qui aurait à ce point asservi la machine qu'elle pourrait se consacrer uniquement à vivre en harmonie. Il n'est rien. La bêtise, l'oisiveté et les sentiments haineux demeurent un apanage. En fait, les hubots deviennent la cible de certains hommes: soit parce qu'ils s'en méfient et refusent la place croissante occupée par les machines, soit parce qu'ils les considèrent comme inférieurs et ont sans cesse besoin de leur rappeler une prétendue supériorité.

Là, où les choses se compliquent très sérieusement est lorsque ces hubots se mettent à ressembler aux humains en leur empruntant ce qui ressemble à des sentiments. La frontière devient alors très floue et certains humains n'hésitent pas à entamer une relation de couple avec un hubot.

La série est assez dérangeante et déroutante car elle pose de nombreuses questions sur l'avenir, sur l'image que nous en avons et ce que nous souhaiterions en faire. Elle se montre également inquiétante en raison de la vitesse avec laquelle les innovations sont intégrées dans notre quotidien et combien la résistance au progrès s'est assouplie au point de disparaître avec le temps. Au contraire, le progrès est attendu et souhaité, désormais, voire même anticipé. On veut tous la dernière version de telle ou telle chose.

Real Human est une série de science-fiction, mais pas un récit qui se passe dans un demi-millénaire lorsque les machines auront asservi les hommes et que des autoroutes suspendues serpenteront entre des gratte-ciel de formes bizarroïdes. Non, il s'agit d'anticipation qui se passe demain, pour ne pas dire aujourd'hui. Les protagonistes ne sont pas des héros, mais des gens ordinaires. Ils ne défendent aucun idéal contre aucune menace, puisqu'il n'y a pas de menace. Du moins pas généralisée, en théorie. Plusieurs histoires s'enchevêtrent et la narration est dense, complexe, exigeante.

Tout commence avec l'existence d'un groupe de hubots qui entrent en rébellion. Ils se sont en partie affranchis de la tutelle humaine. Cette contestation pose de manière encore plus explicite la question de la frontière entre l'humain et la machine. Celle-ci est très flou en raison de l'apparence des hubots, en raison de leurs "sentiments", mais aussi en raison de leur utilisation. La ligne de séparation se fait avec la question de leur "fin d'usage" et de leur mise à la casse ou de leur destruction, comme une vieille voiture. Mais là encore, des entreprises ont commencé à "recycler" les hubots pour leur donner une seconde vie ou pour s'en servir à des fins moins avouables (la prostitution). Une nouvelle ligne de partage apparaît: celle de la rébellion. Les hubots se distinguent des humains en ce qu'ils peuvent rejeter le système social: une révolte des esclaves version XXIe siècle.

Cette incertitude va croissante à mesure que l'on avance dans l'histoire et que l'on s'habitue à voir les hubots côtoyer les hommes. Le spectateur se prend peu à peu d'empathie pour eux et s'indigne du traitement qui leur est parfois réservé. Les questions morales sont posées d'une manière très directe qui empêche qu'elles puissent être éludées. La manière de filmer est maligne avec des gros plans sur les visages sans expression des hubots qui réussissent à transmettre ce qu'ils éprouvent par un sourire ou un regard. Ils sont animés au-delà du seul programme qui les habite. 

A voir sans attendre. 

Pierre Serisier 

samedi 12 janvier 2013

Dans l'enfer du jeu !!


L'iPhone 6 sera mieux que l'iPhone 5 !

Avec l'iPhone 6, des soirées diapos 2.0

Lancé en septembre 2012, l'iPhone 5 sent déjà le pâté. La planète geek bruisse d'informations selon lesquelles Apple aurait mis au point son successeur. L'iPhone 6, attendu entre mars et juin, fonctionnerait sous iOS7, une nouvelle version de son système d'exploitation. Bienvenue dans le monde enchanté de l'obsolescence programmée qui nous vend des produits d'avant-garde déjà dépassés. Pigeons technophiles, comptez-vous !
Mais ce n'est pas tout. Le vrai morceau de bravoure de l'iPhone 6 ne se situe pas dans ses entrailles. Il se cache en lieu et place de la petite prise jack qui a disparu de la tranche supérieure du dernier iPhone. A cet endroit précis, la future génération serait équipée d'un pico-projecteur - une diode laser qui transformera l'iPhone en rétroprojecteur portable. Et c'est là que le piège se referme. Car doter tout un chacun d'un vidéo-projecteur de poche utilisable sur n'importe quelle surface, c'est aller au-devant de désagréments certains. Sous couvert d'avancée technologique, Apple se propose de nous projeter des années en arrière, au temps maudit des soirées diapos. Il suffira de dégainer un iPhone 6 pour infliger à ses invités le diaporama de ses vacances aux sports d'hiver. Voire, si l'on se fie au contenu de la galerie photo du propriétaire de smartphone lambda, plus godiche encore.
Dans l'univers professionnel, les dégâts pourraient être pires. Cette cochonnerie de pico-projecteur promet de donner un nouvel élan à l'épidémie de présentations PowerPoint. Il suffira qu'un directeur de projet se saisisse de son iPhone 6 pour infliger - à toute heure et en tout lieu - à ses interlocuteurs une éprouvante série de slides, éventuellement ponctuée d'une citation à la noix attribuée à un coach "internationalement connu". Selon les estimations, il y aurait déjà dans le monde plus de 250 millions de salariés régulièrement exposés contre leur gré à des présentations PowerPoint. Merci, Steve Jobs !

 
Par Jean-Michel Normand - M le magazine du Monde

mercredi 9 janvier 2013

Emouvant flashmob en Espagne


Espagne : un flashmob à Pôle emploi 
Courrier international | 9 janvier 2013

 Même si les embauches liées aux fêtes de fin d'année ont fait diminuer de 1,2 % le taux de chômage de décembre en Espagne, ils sont des milliers à se rendre chaque jour à l'agence pour l'emploi, le visage triste. 

A Madrid, l'équipe de l'émission de radio Carne cruda 2.0 (Viande crue) leur a réservé une surprise sous forme de flashmob : une version revisitée de Here Comes the Sun des Beatles, au beau milieu de l'agence. 

De quoi faire apparaître quelques sourires. Au moins pendant quelques minutes.